J’ai le plaisir de prendre part à cette initiative engagée par le Centre de facilitation des investissements (CFI) visant à mettre en valeur les mamans entrepreneures, issues de divers secteurs d’activités économiques (Construction, urbanisme, recyclage, télécommunications, textile-habillement, agro-pharmaceutique, bio-industrie, aviculture, madan Sara), lesquelles sont créatrices de revenus et d’emplois pour nos concitoyens, concitoyennes.
L’entrepreneuriat féminin est appelé à jouer un rôle clé dans le développement économique du pays. II est considéré comme un pilier important dans le processus d’autonomisation des femmes. Il est également une stratégie fondamentale pour la réduction de la pauvreté et une condition essentielle au développement économique et social de notre pays où les femmes, sans le moindre doute, occupent un espace significatif dans l’économie, étant très impliquées dans tout le cycle de la production nationale. Promouvoir l’entrepreneuriat féminin, c’est encourager l’autonomisation des femmes, en même temps, reconnaître leur potentiel.
En ce sens, l’encadrement des femmes entrepreneures haïtiennes est une nécessité, un pré-requis fondamental pour les institutions publiques engagées dans la réduction de la pauvreté et de l’inégalité sociale, ainsi que dans le développement inclusif et durable des secteurs clés de l’économie nationale. D’où la motivation de ces institutions (entre autres, ministère du Commerce et de l’Industrie, Centre de Facilitation des Investissements, le Fonds de Développement Industriel), ainsi que des organismes internationaux, les associations patronales dont le Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud), la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti (CCIH), la Chambre de métiers et d’Artisanat d’Haïti (CMAH), la Chambre de Commerce des Femmes Entrepreneures (CCFEH) à continuer à travailler ensemble, dans le même objectif, afin d’appuyer les programmes qui réduisent et éliminent les obstacles à l’entrepreneuriat féminin en tant que vecteur de changement durable en Haïti.
L’entrepreneuriat féminin est une force pour la croissance et le développement national puisqu’il permet l’émancipation des femmes à travers la création d’emplois stables, qui engendre automatiquement l’indépendance financière, le développement de l’esprit de solidarité féminin et la multiplication de revenus diversifiés.
Malgré les défis majeurs auxquels font face les femmes entrepreneures de chez nous, celles-ci constituent les piliers du commerce des produits agricoles. Elles ont toujours dominé la clientèle de la microfinance (76,82 % des emprunteurs). Sans les femmes entrepreneures, la survie de la microfinance aurait été un défi de taille. Elles sont également bénéficiaires de crédits auprès des institutions financières dont 49%, selon le BIC, ont été attribués à des femmes.
Aussi faut-il souligner que la femme entrepreneure haïtienne, s’adonne, en même temps, à des activités familiales et professionnelles. Cela ne pourrait-il pas constituer un obstacle à son épanouissement entier dans le secteur entrepreneurial? Fanm se motè devlopman peyi nou an, se poto mitan ekonomi nou an.
L’entrepreneuriat féminin, devons-nous également souligner, est un outil par excellence de l’égalité entre les sexes. Donc, Mesdames les Mamans entrepreneures, je ne saurais terminer mon propos sans vanter vos qualités, votre détermination et surtout votre courage. J’exhorte le CFI à tout mettre en œuvre pour vous aider à évacuer les nombreuses difficultés qui pourraient vous empêcher d’atteindre vos objectifs. Vous êtes de véritables artisans du changement durable en Hait. Encore une fois, mes félicitations.
Dr Ariel Henry
Premier ministre
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