Excellences, Madame, Messieurs les membres du Conseil présidentiel,

Monsieur le Président du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire,

Monsieur le Premier Ministre a.i sortant,

Mesdames, Messieurs les Membres du Gouvernement sortant,

Madame, Messieurs les Juges de la Cour de Cassation,

Monsieur le Président de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif,  

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Monsieur le Secrétaire Général de la Présidence, 

Mesdames, Messieurs les Membres du Corps Diplomatique,

Madame la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies,

Mesdames, Messieurs les Membres du Corps Consulaire,

Mesdames, Messieurs les Représentants des organisations internationales,

Mesdames, Messieurs les Directeurs généraux,

Mesdames, Messieurs les Membres des Grands Corps de l’Etat,

Mesdames, Messieurs les représentants des partis politiques,

Mesdames, Messieurs les Représentants des organisations de la société civile et du secteur privé des affaires,

Distingués Invités,

Haïtiennes, haïtiens des dix départements géographiques du pays,

Haïtiennes, haïtiens vivant à l’étranger, 

Mesdames, Messieurs,

Tankou nou renmen di l, nan lang manman nou an, mwen kriye Ayiti, Ayiti rele m, men mwen. 

Gen yon ti pawòl ki di «  Ou mèt wè Ayiti jan l ye la a, li bon pou 101 maladi.  

Pou lanmou ak respè mw genyen pou peyi m, depi m te kòmanse gen lespri, se yon gwo onè pou mwen pou m vini pote kole nan souteni l poul tounen kanpe sou de pye l. Poun fè sa, fok nou  kòmanse mache sou chimen Leta ki chita sou dwa ak lajistis, demokrasi ak devlopman.

M ap kòmanse di mèsi ak tout moun, tout gwoup alawonbadè ke se swa nan sosyete sivil osinon tout lòt kote ki te rekòmande ak soutni kandidati m pou pòs Premye Minis la. Chwa sa a montre yo gen konfyans nan mwen. Nou mèt kwè m, mw pap fè nou wont.

Fòk mw di tou yon gwo mèsi ak manm Konsèy Prezidansyèl yo ki t aksepte tande sa m pote nan djakout mwen epi chwazi m nan mitan kat (4) lòt konpatriyòt ki gen anpil kalite ak merit tou. 

konpatriyòt ayisyen mwen yo,

Nou padwe kache maladi peyi nou an. Fòk nou rekonèt li pa pote li byen menm, yonfason pou n ka chèche remèd pou li. Nan eta li ye a, fòk nou chèche pi bon medsen fèy ak medsen modèn yo pou n sove l. Men bon an pa nan konesans sèlman; li nan bòn volonte tou; li nan onètete tou.

Wi, depi li kreye, peyi a t toujou gen boulvèsman politik; t toujou gen pifò moun nan popilasyon an yo t mete deyò menm si yo tap viv ladan l ; donk t toujou gen pwoblèm sosyal. Gwoup moun ki t pi soufri se peyizan nou yo.

Men jounen jodi a, apre plis ke desan zan, sosyete nou an gayenèt. Moun pa viv nan lapè; moun pa ka sikile lib e libè; timoun pa ka al lekòl ; machan pa ka al van pwodwi yo pou pran swen fanmi yo; bandi ap mache touye moun lè li deyo di yo ak jan yo vle. Sa fè moun vi n pa ka viv nan peyi a, sèl lespwa jèn nou yo se pati kite peyi a. Menm si yo konnen lòt bò pa dous, peyi etranje pa paradi, yo di yap ka jwen travay epi viv trankil, konsa pitit yo ap gen plis chans pou monte nan nechèl sosyal la.  

Mwen konprann e mwen tande. se pou sa mwen la avèk nou jodia. 

Mes Chers Compatriotes !

Aujourd’hui, c’est avec une profonde humilité et une grande responsabilité que je me tiens devant vous en tant que nouveau Premier Ministre de la République d’Haïti. En ce moment crucial de notre histoire de peuple, alors que nous traversons une crise sécuritaire, humanitaire et de gouvernance sans précédent, je ressens le poids de la tâche qui m’incombe et l’urgence de la situation qui nous appelle tous à l’action.

En cette heure solennelle d’intenses émotions et de dépassement, je tiens à saluer le sens hautement patriotique du Conseil Présidentiel. Ils ont transcendé les clivages et les sensibilités politiques ainsi que les intérêts partisans pour m’accorder leur confiance sur des questions vitales qui tiennent tant à cœur la Nation souffrante et impatiente.

Je tiens aussi à remercier le Premier Ministre sortant, M. Michel Patrick Boivert. Traversant avec un courage exceptionnel l’éprouvante solitude de la Primature, il a dominé le jeu politicien et la rumeur des factions pour poser son empreinte, celle d’un homme d’État serein et sensible, voué au service d’autrui et à la République. C’est avec le sentiment du devoir magistralement accompli, au bénéfice des populations haïtiennes, qu’il rentre aujourd’hui sous la tente pour un repos bien mérité.

Mes chers compatriotes,

Notre pays, Haïti, est confronté à des défis majeurs. Les violences et l’insécurité paralysent notre quotidien, les crises humanitaires exacerbent les souffrances de nos compatriotes les plus vulnérables, et l’instabilité politique sape les fondations mêmes de notre société. En reconnaissant ces réalités douloureuses, nous devons trouver en nous la force et la détermination nécessaires pour les surmonter.

Comme le disait le philosophe grec Héraclite, “Le caractère de l’homme est son destin.” Nous devons faire preuve de courage et de détermination, car c’est dans ces moments de crise que se révèle le véritable caractère d’une nation. Ensemble, je crois fermement que nous pouvons transformer ces défis en opportunités pour rebâtir notre pays sur des bases plus solides et plus justes.

Je m’engage donc devant vous, chers concitoyens, à servir notre nation avec intégrité, transparence et dévouement. Mon gouvernement travaillera sans relâche pour améliorer les conditions de vie de chaque Haïtien et de chaque Haïtienne, pour bâtir un avenir plus sûr et plus prospère, et pour rétablir la dignité de notre peuple.

Mesdames, Messieurs les Ministres et Secrétaires d’État,

Par l’entremise du Conseil Présidentiel de Transition, nous avons signé un contrat collectif avec le peuple haïtien pour matérialiser l’accord du 3 avril 2024, qui prévoit un ensemble de grands chantiers : la sécurité publique et nationale, le redressement économique, la réhabilitation des infrastructures, la sécurité alimentaire et sanitaire, la conférence nationale et la question constitutionnelle, l’état de droit et la justice, ainsi que les élections pour le renouvellement du personnel politique. Ce paradigme du changement irriguera toutes les artères de l’action gouvernementale, il inspirera et illustrera nos postures et tous les actes que nous serons appelés à poser à la tête du gouvernement. Je vous demande donc, Mesdames, Messieurs les Ministres, de participer vaillamment à cet effort commun pour promouvoir et alimenter cette culture du changement dans les sphères d’activités relevant de vos compétences respectives.

Oui, notre pèlerinage collectif comence nécessairement par un retour à un climat sécuritaire. Sans sécurité, aucun progrès durable ne peut être accompli. Pour ce faire, il est crucial que nos policiers et nos soldats soient bien préparés pour faire face aux défis sécuritaires actuels. Nous veillerons à ce qu’ils disposent d’outils nécessaires pour accomplir leur mission avec efficacité et professionnalisme.

À ce propos, en ce jour de la célébration du 29ème anniversaire de la police nationale, je demanderais à l’assistance de se mettre debout pour observer une minute de silence en l’honneur des trois policiers lâchement assassinés dimanche dernier et aussi de toutes les victimes de la violence des dernières années.

Merci.

Je disais donc, la sécurité d’abord, mais nos ambitions ne peuvent s’arrêter là. Pour assurer la pérennité de nos démarches en vue de sécuriser notre nation, nos institutions étatiques doivent être assainies et renforcées. Nous entreprendrons donc les réformes transitionnelles nécessaires pour garantir leur efficacité et leur intégrité. La lutte contre la corruption sera une priorité absolue de mon gouvernement. Nous devons rétablir la confiance du peuple dans ses dirigeants et ses institutions. Cela implique une transparence totale dans la gestion des affaires publiques et une tolérance zéro envers la corruption.

Nous instaurerons des mécanismes de transparence et de responsabilité dans toutes les sphères de l’administration publique. Des audits réguliers seront réalisés pour garantir la bonne gestion des ressources publiques. Nous devons faire en sorte que chaque gourde dépensée le soit de manière judicieuse et au bénéfice de la population.

Parallèlement, nous favoriserons un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes de la société haïtienne. Nous devons travailler ensemble, écouter les préoccupations de chacun et trouver des solutions communes pour notre avenir. Nous lancerons des initiatives pour renforcer la cohésion sociale et promouvoir la paix. Il est essentiel de restaurer la confiance et la solidarité entre les citoyens pour construire une nation unie et résiliente.

Ce dialogue et cette concertation deboucheront obligatoirement sur la mise en place d’un Conseil Électoral Provisoire, comme élément essentiel pour garantir des élections libres, transparentes et inclusives. Ce sont des pas cruciaux vers la restauration de notre démocratie. Nous veillerons à ce que ce conseil soit composé de personnalités intègres, credibles, compétentes et non-partisanes, capables d’organiser des élections qui reflètent véritablement la volonté du peuple haïtien. Les élections à venir doivent marquer un nouveau départ pour notre pays.

Au grand chantier sécuritaire et politique devra s’ajouter la relance de notre économie. Elle est indispensable pour offrir à notre peuple les opportunités qu’il mérite. Nous mettrons en place des politiques économiques visant à créer des emplois, attirer des investissements et soutenir les petites et moyennes entreprises. Nous devons revitaliser notre économie en exploitant nos ressources locales et en stimulant l’innovation et l’entrepreneuriat. Une économie robuste est le fondement d’une société stable et prospère.

Chaque citoyen doit avoir accès aux services essentiels pour mener une vie digne et productive. Nous nous engageons à mettre en place des balises pour améliorer l’offre de services de base tels que l’éducation, la santé, et les infrastructures. L’éducation est la clé de notre avenir, et nous devons investir dans notre système éducatif pour préparer nos enfants à un avenir meilleur. De même, un système de santé solide est essentiel pour le bien-être de notre population. Nous devons y travailler urgemment et sans relache. Le système sanitaire haitien ne peut rester l’autage de la conjoncture.

Près de la moitié de la population, soit environ cinq millions d’habitants, est en situation d’insécurité alimentaire, les enfants et les femmes étant les plus touchés. Combattre l’insécurité alimentaire est aussi une priorité pour mon gouvernement. Personne ne devrait souffrir de la faim dans notre pays. Nous travaillerons à améliorer la production agricole locale et à mettre en place des programmes de soutien pour les plus vulnérables. Ces programmes incluront la distribution de denrées alimentaires et l’éducation sur les pratiques nutritionnelles saines.

Distingués invités,

Les attentes de la population sont enormes et elle ne peut plus attendre. Le Gouvernement doit immédiatement passer à l’action dans la poursuite accélérée des objectifs identifiés et ciblés. Chacun de nous mesure déjà la haute portée patriotique de la mission à lui confiée et de l’ampleur de la besogne à abattre.

Evidemment l’accompagnement de la communauté internationale sera essentielle.  Cependant, cette coopération doit être basée sur le respect mutuel et l’intérêt commun. Nous devons définir ensemble les modalités d’un soutien efficace qui respecte notre souveraineté et nos priorités nationales.

Comme l’a si bien dit Jean Jaurès, “L’esprit de solidarité est une force plus puissante que les armes.” C’est cet esprit de solidarité internationale qui nous permettra de surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés et de construire un avenir meilleur pour notre nation.

Le dernier mot de mon allocution sera une note d’espoir à l’adresse de la Nation haïtienne qui soupire depuis trop longtemps dans les ténèbres de l’ignorance et de la pauvreté.

Nap mande pèp ayisyen an pou li pa pèdi la fwa nan avni, paske lè li pi fè nwa se jouki pral louvri, pou solèy la vinn taye banda. Map di nousa ak fòs konviksyon : Nou se yon pèp ki fè listwa lemond chanje, nou se pami gwo  pèp sou latè. Se piti nou piti men nou pa pitimi. Depi pèp la kenbe fyète li wo, depi nou gen fò sak diyite, depi nou gen alatèt ki gen vizyon e ki djanm nap ka rive lwen. Pou mwen menm, mwen ba nou garanti ke mwen pare poum goumen pou peyi a ak tout nanm mwen e poum kore Konsèy Prezidansyèl la nan travay lap fè pou tout ayasyen ka viv ak kè poze nan yon peyi ki ini, ki gen sekirite kote nou tout ansan map pote kole poun rebati nasyon an.

Je lui demande de garder la foi en l’avenir, car la nuit la plus longue et la plus noire n’empêche pas le soleil de se lever. Je le redis avec force et conviction, pour l’avoir vu partout à travers le monde, qu’il n’est pas necessaire à un pays d’avoir un grand territoire ou une grande population pour être catalogué dans la liste des grands. Il lui suffit d’être habité par un peuple fier et valeureux, qui soit conduit par un chef avisé et dynamique, qui sache lui poser de grandes ambitions. Pour ma part, je veux lui garantir de ma ferme détermination et de ma totale disponibilité à m’acquitter de ma tâche pour son plus grand bien et d’appuyer sans faille le Conseil Présidentiel de transition dans sa quête de bien-être collectif et dans sa grandiose entreprise de refondation nationale.

Frè m, Sè m, ayisyen, ayisyèn tou patou sou la tè ! 

Mwen vle koube’m byen ba pou m remèsye nou pou konfyans nou plase nan mwen nan moman difisil sa a kote lespwa te vle fennen. 

Nou gen misyon pou chanje sa avek pèp la, fan’m yo, jenès la, Dyaspora a, tout ayisyen ayisyèn alawonn badè tout kote sou la tè, nou pral fè sa’n kapab pou’n fè lymyè la vi limen, poun fè lespwa boujonnen. 

Mwen vle prete pawòl Powèt Rene Philoctète ki te eksplike tout rezon ki fè li atache ak Ayiti pou’m ajoute ke se paske li enspire’m lanmou e li fèm kwè ke pa gen anyen ki enposib lè nou mete tèt nou ansanm. 

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